FIVE AND SIX DOWN - San Antonio, TX ***VILLE COUP DE COEUR***, El Paso, TX et Tucson, AZ

POST 1

On est arrivés hier soir à San Antonio. Avant de parler de ça, j'aimerais dire que je trouve le Texas l'état le plus typiquement pas cool américain. Cool, c'est clair, à cause de son exotisme, mais c'est remplis de choses typiques Bushiennes et de paradoxales. Par exemple, partout sur les autoroutes, on voit des pancartes nous invitant à conduire prudemment, qui disent ceci: DRIVE FRIENDLY, DRIVE THE TEXAS WAY. Un peu plus loin sur la même autoroute, on voit une autre pancarte: DON'T MESS WITH TEXAS, LITTERING = 1000$. Aussi, on vient de passer une zone de construction (on roule sur la 10W, encore), et des pannaux oranges disent: WE'RE WORKING FOR YOU, GIVE US A BREAK. DON'T ABANDON, avec la photo d'un foetus fraîchement aspiré hors du vagin de sa jeune mère incapable d'en prendre soin. Y'a rien de friendly la dedans. Le Texas, c'est pas friendly. On est en ce moment encore dedans mais on arrive bientôt au Nouveau Mexique. On frôle de très près la frontière Mexicaine.

Donc hier. On avait pas réservé l'hôtel à San Antonio parce qu'on en avait pas vraiment trouvés avant de partir. On s'est dit qu'on improviserait rendu là. Le moment d'improviser arrive. On check le Holiday Inn, qui est assez gros et semble assez bien. On arrive, et ils nous chargent 169$ + parking. Sorry guys, that's too much. On continue à rouler. Notre fabuleux programme de maps nous dit que sur Camaron street, il y a un Confort Inn. Personnellement, je n'ai pas tendance à aimer faire affaire avec des entreprises qui montent la barre trop haut quant à ce qu'ils ont à offrir. Quand tu vas au Confort Inn, pis que c'est pas confortable, la première chose que tu dis à tes amis ne riant, c'est que t'es allé au Inconfort Inn. Mais bon, on s'essaye ça avait l'air assez bien. Les garçons attendent dans la voiture et et je vais parler à la fille. Wow, d'habitude c'est 122$, mais vu que c'est moi elle nous le fait à 93$, et elle décide de ne pas nous charger le parking. C'est un deal qui nous convient plus que parfaitement. Je vais chercher les pottes, on va parker le char dans le stationnement glauque et ouvert de l'hôtel. Il y avait un chat qui semblait nous attendre et nous montrer quelle place prendre. Miaouw.

Il est à peu près 21h-21h30. Comme l'habitude nous le prescrit, on se rafraîchit de douches et on sort souper. Pour moi, je sais pas pour les autres, mais toutes ces journées à rouler, à dormir entre 2 et 4 heures par nuit, m'ont complètement brûlées. Les autres aussi, mais ils semblent mieux le supporter. Vivement la Californie qu'on puisse dormir un peu le matin. Néanmoins, comme les quatre journées précédentes, on arrive à l'heure ou les restos ferment. Ce qui veut dire? Pas de souper gastronomique. San Antonio est une petite ville magnifique. C'est là où y'a le fort Alamo qui j'sais pas trop c'est quoi son importance mais j'crois que grâce à ce fort là le Texas existe encore. Y'a eu un film avec Dennis Quaid pis Billy Bob Thornton là dessus mais j'l'ai pas vu. C'est aussi la ville de Spurs. Tout le monde à San Antonio capote ben raide sur les spurs et quand y'a une game, y'a personne dans les rues, non, ils sont chez eux à regarder la game. Hier soir, y'avait une game des Spurs. Les rues étaient quasi-désertes, même au centre-ville. On était mardi donc ça peut-être un rapport avec ces deux facteurs là. Ce qu'il y a de magique à San Antonio, c'est le RiverWalk. Ils ont comme creusé un canal un moment donné dans la ville, à un niveau plus bas que celui de la rue, et ont emménagé des terraces et restaurants et boutiques. Donc, tu marches dans la rue, t'arrives au petit pont, tu descends les escaliers et un monde complètement nouveau s'ouvre à toi. C'est comme un environnement merveilleux.



On marche et on se cherche un steakhouse texan. Ils sont tous fermés, car 22h semble être l'heure de tombée des restos aux USA. On marche, et qu'est-ce qui ne nous sauve pas la vie, encore une fois? Un Irish pub and Restaurant. Ce coup-ci, il avait un nom, c'était le Wax O'Connor. On demande au sympathique serveur si c'est possible de s'installer dehors pis de manger et boire. Il dit que la cuisine vient juste de femrer mais qu'il peut nous faire une dernière batch d'ailes de poulet et de frites. Farpait! Il a la même voix et le même accent que Edgar Stiles dans 24.



On s'asseoit, commande de la bière, Mathieu et moi prenons une Hoegardeen (j'étais convaincu qu'ils ne savaient pas c'était quoi de la bière blanche aux states, j'en avais jamais vu du moins, donc étant ma préférée, j'en commande, Mathieu aussi) et Ricardo se pogne une Stella Artois.

De mon côté, je suis tellement fatigué que je suis sur le bord d'être complètement désagréable. De plus, de légers malaises digestifs commencent à se pointer dans moi. On s'en va tranquillement. On marche sur le riverwalk et c'est presque féérique comment c'est hot.



En revenant vers l'hôtel, on passe devant le Coyote Ugly (OUI OUI, LE COYOTE UGLY, CELUI QUE VOUS CONNAISSEZ, LE VRAI, IL EST A SAN ANTONIO). On prend quelques photos.



Les gars veulent y aller. Je suis mort. Ils y vont, je reviens à l'hôtel. Apparemment que c'était bien bien. Je suis mort mort, mais incapable de dormir. J'ai énormément de difficulté à dormir depuis le début. Même quand je suis couché, je dors tout simplement pas. Pour essayer de me fatiguer un peu, Mathieu et moi faisons de la lutte gréco romaine dans la chambre. C'était vraiment hétérosexuel. Ça marche pas je dors toujours pas. C'est peut-être les pilules de taurine que j'ai achetées plus tôt au Buckee's, vers 18h, puisque j'étais fatigué mort, qui n'ont pas cessé de faire effet. Je sais pas. Je commence à me sentir malade. Je vais vômir, prendre une autre douche. Ça semble avoir semi fonctionné. Je me suis endormi vers 4h et le lever était à 6h15. Toute la journée, je me suis senti dégueulasse, et j'ai eu mal au coeur et été désagréable auprès de mes compagnons de voyage. J'm'excuse les gars. Là ça commence à aller mieux mais on voit que mon écriture en souffre encore un peu, pas mal.

Donc ce matin à 7h45 on décolle de San Antonio, et la destination intérimaire est El Paso (10h de route) pour souper, et Tucson (5h de route d'El Paso) pour passer la nuit. Ostie de journée de fous. À San Antonio, t'es pas encore tout à fait dans le désert. Mais plus tu roules sur la 10W, plus le paysage devient Western, c'est malade. Il nous est arrivé plusieurs aventures sur la route, dans les haltes routières, même si j'étais complètement crapoutte écrasé dans le fond de la Caravan avec un mal de coeur qui persistait sans pour autant m'amenet à dégobiller.







Ricardo a pris le relais un moment donné au volant. IL S'EST FAIT ARRÊTER. Le Sergent Velasquez arrivait en sens inverse sur l'autoroute, et juste avant d'arriver à notre hauteur, il se crisse dans le milieu des voies pour faire un genre de U-turn, pointe Ricardo et lui donne un regard semblant vouloir dire: YOU GOT SERVED, VA T'EN DANS L'ACCOTEMENT MON PORTUGUAIS. Il nous courre un peu après. À ce moment exact, moi, je suis effouaré en arrière en train d'écouter le dernier épisode de la saison 2 de Six Feet Under en bedaine. Je sens qu'on ralenti dans l'accotement, je catch vraiment pas, je dis: Heille on est tu rendus à Willcox (Willcox, tsé)? Non on est en train de se faire arrêter. Ha ben voir. Cool, une EXPÉRIENCE EN PLUS, ON VOIT ÇA DU CÔTÉ POSITIF, SALUT MAMAN. La limite était de 75mph, et l'irresponsable Ricardo roulait à 86. Inasseptable, nos vies sont entre tes mains, Ricardo, et tu oses gambler avec celles-ci? CHAAAAAAAMBRE À GAAAAAAAAAZ! Ricardo a semblé bien s'entendre avec le sergent Velasquez, on le voit ici d'ailleurs en train de lui donner son adresse MSN. 140$ que ça nous a couté.



La photo est pas très claire car je me sentais pas trop à l'aise de balancer la caméra dans la face de Velasquez, je l'ai donc fait discrètement.

Depuis ce temps là, on roule avec le cruise control à 78mph, c'est le désert, c'est un paysage complètement incroyable, très peu familier, tout est tellement typique, par endroit on croirait encore être en 1875.









À la dernière station service notemment, le Papa Tiger. Les portes des toilettes sont comme des portes de saloon. À l'intérieur, à vendre, pleins d'articles de cowboy désuets, un guichet automatique vide, des pièces de voitures qui ne fittent probablement plus sur les modèles ultérieurs à 1992, et autres pacotilles complètement déstabilisantes, incluant des magazines playboys usagés datés de 82 (pas des farces), et cartes postales hottes.



On roule encore vers El Paso, où on va aller souper au Texas Steakhouse. J'insistais pour manger des tacos achetés sur le coin d'une rue pour 25 cennes, mais vu l'état de mon système digestif depuis ce matin, euh, hier soir, on va passer ce coup ci. On vient de passer à côté d'une pancarte d'autoroute qui disait:

WE NEED TO TALK

- God

POST 2

Bon, je viens de faire une sieste je pense. Il fait fucking noir, on roule encore sur la 10W. Ça commence à être long. On est allés souper à El Paso. Finalement, le Texas Steakhouse que nous avait recommandé Microsoft Streets and Trips n'existait pas. Effectivement, arrivés à l'endroit spécifié sur la carte, c'était non seulement un ghetto indésirable d'El Paso auquel nous n'avions que partiellement envie de nous frotter, mais l'adresse ne correspondait plutôt à rien. On a donc continué à silloner les rues de cette ville étrange où il n'y a pas de petits Pedro qui vendent des tacos à 25 cennes aux coins des rues. C'est presque pas possible comment il y a juste de la marde à manger. Si c'est pas les classiques Tacos Bell et Burger Kings ou Arby's, ce sont d'obscures Mexicano Fresh Food qui ont l'air crottés pis mal assortis aux capacités gastriques des Montréalais. On voulait manger un bon steak, des ribs, de quoi, s'asseoir, avoir un service de semi qualité, c'était introuvable. Finalement, on est allés au Red Barrel Dine Inn, ouvert 24h, sur le bord de la route. J'ai pris un Rib-Eye steak de 12 ounce medium saignant, Mathieu le T-Bone medium, et Ricardo le New York Cut Medium. C'était correct. Aussi, Ricardo a pris un Pepsi, Mathieu et moi avons pris des bucks de Miller Lite. Notre Miller Lite a couté 1,49$, le Pepsi de Rick, 1,79$. Notre serveur avait pas l'air d'un serveur mais d'un gars du U.S. army qui, selon moi, avait beaucoup plus sa place à Falloujah ou à Kandahar qu'au Red Barrel Dine In. On y'a quand même laissé 10$ de tip pour ne pas qu'il se décourage et qu'il finisse par trouver sa vraie voie.

J'espère que des journées où on quitte notre hôtel à 8h moins quart le matin et qu'on arrive le soir à minuit à l'autre hôtel se feront plus rares. C'est pu supposé arriver. Là, j'm'en viens un peu tanné d'être dans le char. Ce soir, à Tucson, je sais pas pour eux, mais je pense que je vais juste me coucher. On repart à 8h demain matin. On arrive à San Diego demain, c'est malade.

xxx

P.S.